Serial krotteurs activement recherchés
Ces affiches présentées sous forme d'avis de recherche ont le mérite d'attirer l'attention sur le fléau des déjections canines en ville tout en faisant sourire. Une campagne originale et pour le moins percutante qui a également le mérite de libérer les langues, notamment sur les réseaux sociaux où avaient été présentées les affiches avant de recouvrir les murs de la ville, comme en témoignent ces commentaires « « Je ne peux même pas ouvrir les fenêtres de mes enfants qui sont en rez-de-chaussée », « surtout il faut pénaliser ! il n'est pas difficile d'avoir des sacs plastique dans ses poches, dans son sac ou accrocher à la laisse ». Inutile toutefois de se lancer à la recherche des maîtres de Jojo, Kiki ou Dédé : ces portraits ne sont pas ceux de chiens mondevillais mais ont été dénichés dans une banque d'images.
150 € d'amende
Il convient à cet égard de savoir que l'incivilité en la matière est répréhensible par la loi ; la police municipale est ainsi habilitée à pénaliser les maîtres de toutous faisant preuve de négligence d'une amende susceptible d'aller jusqu'à 150 €. A Hyères-les-Palmiers, dans le département du Var, une mesure drastique a même été prise par la municipalité qui s'octroie le droit d'ajouter à l'amende initiale de 68 € un supplément de 100 € pour flagrant délit de non ramassage des déjections de leurs compagnons. Dans cette lutte généralisée pour assurer la propreté des villes, Paris a elle aussi fort à faire, entre les excréments des canidés, les mégots de cigarettes et autres dépôts d'ordures ménagères sur les trottoirs. La capitale vient pour cela de créer une brigade spéciale dédiée à la lutte contre les incivilités de manière générale, ce qui inclut notamment les déjections canines et vise les maîtres indélicats. Autre exemple en Auvergne, où la mission propreté incombe à la métropole. Une mission pour laquelle Clermont Auvergne Métropole a mis en place un plan d'action massif, entre information, sensibilisation et répression. Olivier Bianchi, maire de l'agglomération Clermontoise et président de la métropole, explique ainsi que la propreté d'une ville est « l'effort de tous. On ne jette pas son mégot dans son salon, on ne laisse pas son chien se soulager dans son salon, on ne tague pas les murs de son salon. Eh bien, les trottoirs, les places, c'est un peu les salons de tous les clermontois ». Outre les déjections canines, la campagne concerne également les murs tagués et les dépôts sur les trottoirs.
Dans la peau d'une personne en situation de handicap
Si la plupart d'entre nous sommes d'accord pour reconnaître que la négligence et le manque de respect des propriétaires de chiens est source de désagréments à la fois visuels et olfactifs, mais aussi tout simplement pratiques (marcher dans une crotte de chien n'a rien de très réjouissant quand on se rend au travail ou à un rendez-vous...), nous n'imaginons pas forcément le désagrément que cela représente pour les personnes se déplaçant en fauteuil roulant, qui ne peuvent par conséquent pas toujours éviter les déjections sur leur passage. De même pour les personnes malvoyantes, lesquelles peuvent aisément glisser et se blesser en chutant dans la rue. C'est donc cette fois dans un souci de sensibilisation au quotidien des personnes en situation de handicap moteur ou visuel que six associations locales ont proposé au maire d'Auch (Gers), Christian Laprébende, d'utiliser un fauteuil roulant comme moyen de locomotion afin de se mettre dans la peau d'une personne à mobilité réduite. Résultat : monsieur le maire n'a pu que constater les difficultés nombreuses qui surgissent lorsque l'on se déplace en fauteuil ou que l'on est une personne déficiente visuelle, cela concernant l'accessibilité mais aussi les déjections canines. Enfin, la pollution liée à ces désagréments n'est pas seulement visuelle et odorante. Elle impacte aussi directement la qualité de l'eau de baignade pour les stations balnéaires. Et à l'approche de la saison, il s'agit d'un point de la plus haute importance pour les villes dont ces trois mois constituent une période de la plus haute importance. C'est ainsi le cas au Pays-basque, où l'eau de mer est analysée par l'Agence régionale de santé dont le contrôle repose sur la présence de deux indicateurs de contamination fécale, à savoir Escherichia coli et entérocoques. Différentes actions vont être mises en place pour garantir une qualité d'eau de baignade optimale, à l'image de travaux d'amélioration du réseau d'eaux pluviales et usées, d'opérations de ramassage et de recherches scientifiques destinées à analyser l'origine des déchets ainsi que la mise en place d'un drapeau violet lorsque la qualité de l'eau n'est pas suffisamment bonne. Alors, maîtres de toutous, soyez responsables, soyez courtois, soyez citoyens : ramassez les déjections de vos animaux de compagnie pour le bien-être de tous !