Une attractivité qui ne se dément pas
Entre ses maisons à colombages, ses ruelles pavées et ses maisons sur le port, Vannes cultive un charme fou qui séduit familles et retraités. Son tissu économique dynamique, porté notamment par l’agroalimentaire et le nautisme, attire aussi de jeunes actifs. Résultat, sa population a crû de 7,4 % lors des cinq dernières années.
Cet afflux constant d’habitants stimule la demande de logements. Et les biens situés en centre-ville, avec leur petit cachet maritime, font particulièrement recette. Une pression immobilière qui ne devrait pas se relâcher de sitôt.
Une pénurie de biens handicapante
Face à ce désir croissant d’accession à la propriété, l’offre immobilière à Vannes apparaît clairement insuffisante. Le parc de logements stagnant et les biens disponibles à la vente se font rares, au grand dam des acquéreurs potentiels.
Entre les délais de construction qui s’allongent et des procédures d’obtention de permis complexe, les promoteurs immobiliers peinent à livrer de nouveaux programmes. Quant au marché de seconde main, il pâtit d’un important déficit de rotation, de nombreux propriétaires préférant conserver leur bien plutôt que le vendre.
Des prix immobiliers toujours plus élevés
Cette inadéquation flagrante entre l’offre et la demande a des répercussions fâcheuses sur les prix de l’immobilier à Vannes. Sur les cinq dernières années, ils ont littéralement flambé, bondissant de plus de 20 % en moyenne.
Ainsi, acheter une maison dans la commune revient désormais à débourser en moyenne 4 602 €/m2. Concernant les appartements, le prix au mètre carré s’établit aux alentours de 3 872 €/m2. Des tarifs supérieurs de plus de 30 % à ceux pratiqués dans le reste du département.
Cette valse des étiquettes pourrait bien se poursuivre en 2024, la raréfaction des biens à la vente entretenant la pression sur les prix. De quoi compliquer encore l’accession à la propriété des primo-accédants aux revenus modestes.
Un marché locatif exsangue
Du côté des investisseurs immobiliers non plus, le contexte vannetais ne sourit guère. Le marché locatif local souffre cruellement d’un manque de biens disponibles à la location.
Entre l’augmentation des résidences secondaires et la préférence de certains propriétaires pour des locations saisonnières, le parc locatif traditionnel se réduit comme peau de chagrin. Donc, les loyers flambent et les locataires peinent à se loger, ce qui refroidit les ardeurs des bailleurs potentiels.
Un Eldorado immobilier menacé ?
Porté par son attractivité et la vivacité de son marché de l’emploi, Vannes a toutes les cartes en main pour confirmer son statut de place forte de l’immobilier breton. À condition toutefois de parvenir à accroître son offre, pour répondre à la demande exponentielle et calmer la surchauffe des prix.
Si la municipalité échoue à débloquer du foncier constructible pour les promoteurs et à simplifier les normes d’urbanisme, nul doute que certains acquéreurs se reporteront sur des villes voisines offrant de meilleures perspectives et feront perdre à Vannes ses précieux atouts.