État des lieux
En 2013, ce sont 8 500 petits commerces qui ont du se résigner à mettre la clé sous la porte. Soit un (triste) record ! Et parmi les commerçants les plus touchés, les épiceries, les magasins de bricolage, d'équipement de la maison et textile sont directement concernés. La faute à qui ? A la croissance en berne et à la baisse du pouvoir d'achat des français, mais aussi au développement effréné des zones commerciales et autres hypermarchés en périphérie des villes. Mais la faute peut-être aussi à nous, consommateurs, qui faisons le choix d'une consommation facile, aseptisée et uniforme, au détriment de l'achat de produits locaux et originaux qui pourraient faire vivre des commerçants motivés et passionnés. Et nous sommes tous impliqués, ruraux et citadins, car ce ne sont pas seulement les villages français qui se désertifient, mais les centres-villes également, et de plus en plus.
Un phénomène de société
Dans son ouvrage sorti en septembre 2016, « Comment la France a tué ses villes ? », le journaliste Olivier Razemon n'hésite pas à le clamer haut, fort et sans complaisance « Sans commerces, la ville n'existe pas ». Si le constat de la vacance des commerces s'applique aux centres-villes, que dire des villages qui s'éteignent à petits feux, entraînant avec eux le déclin d'un dynamisme et d'une vitalité encore bien présents il y a quelques décennies ? Le sujet est récurrent donc, et on ne compte plus les reportages réalisés sur ce sujet dans les différentes rédactions françaises. Mais pour que le New-York Times s'en empare, c'est quand même le signe qu'il se passe quelque chose de sérieux et que ce problème est devenu un véritable sujet de société. En effet, si LE quotidien américain le plus prestigieux a choisi de faire de la désertification des centres-villes français la Une de son édition du 28 février 2017, force est de reconnaître qu'un phénomène pour le moins inquiétant est en train de se produire. Et en passe de changer en profondeur le visage des villages français autant que le paysage de la France. Un centre-ville sans commerçants n'est plus un centre-ville, de même qu'un village sans commerces n'est plus un village. De là à affirmer qu'un pays sans villages et sans centres-villes n'est plus un pays.... il reste encore un peu de marge certes, quoi que, mais il appartient à chacun, en tant que consommateurs et citoyens responsables, de faire en sorte que la vie reprenne et que la flamme se rallume.