50 millions de touristes étrangers en moins en un an
Alors que l'on comptait 90 millions de touristes étrangers venus découvrir les charmes de la France en 2019, ils n'étaient que 40 millions un an plus tard, en 2020, sous fond de Covid et crise sanitaire. De quoi ébranler le secteur du tourisme et inciter à trouver de nouvelles ressources pour faire revenir touristes étrangers mais aussi locaux. Et en la matière, le tourisme urbain peut apparaître comme une manne à explorer.
Cela d'autant plus qu'à défaut des touristes étrangers, les touristes hexagonaux ont répondu présents, redécouvrant avec délice les charmes de leur beau pays. Et un constat qui ne se cantonne pas exclusivement aux métropoles françaises. Certes, Paris restera bien sûr toujours Paris, destination française incontournable pour les étrangers comme les français - et à juste titre d'ailleurs- , mais le tourisme urbain ne se limite ni à la capitale ni aux grandes villes hexagonales. Bordeaux, Lyon, Montpellier, Lille, Nantes ou Marseille sont attractives et regorgent de monuments à découvrir, de musées à visiter et de restaurants où se délecter des spécialités locales, mais des villes moyennes telles que Colmar, Avignon ou encore Saint-Malo ont plus d'un atout pour séduire elles aussi.
Des métropoles fascinantes et humaines
On parle aujourd'hui de city break ou de city branding tant le tourisme urbain a fait l'objet ces dernières années de véritables politiques engagées de la part des municipalités. Et ces efforts ont fonctionné au regard du nombre de touristes de tous horizons sillonnant nos belles métropoles à l'heure actuelle, n'en déplaise parfois aux locaux qui n'apprécient pas toujours ce boom touristique et les contraintes qui vont avec dans leurs villes (difficultés de circulation, hausse des loyers, sur-population, touristes déambulant dans les rues au détriment d'une vie de quartier paisible...).
Reste que s'immerger dans une métropole demeure une excellente façon de la découvrir et de s'imprégner de sa culture, son identité, son histoire. Pour peu que vous vous fassiez accompagner dans ce périple urbain par un habitant du cru, un greeter, qui se fera un plaisir de partager avec vous ses bonnes adresses et de vous dévoiler les monuments incontournables peut-être sous un autre jour, le tourisme urbain peut se révéler une expérience vraiment haute en couleurs et d'une grande richesse.
Fortes de cet engouement pour le tourisme urbain, certaines métropoles mettent en place des initiatives touristiques et solidaires. C'est le cas notamment de Bordeaux. La capitale girondine propose ainsi aux touristes l'Alternative urbaine, proposant des visites guidées de quartiers populaires ou méconnus de la ville. Ces visites hors des circuits classiques sont assurées par des bordelais écartés du marché de l'emploi, et revêtent par conséquent un caractère à la fois solidaire et de proximité qui vient donner un sens supplémentaire à l'aspect purement touristique de la visite.
D'autres jouent la carte du tourisme participatif, misant sur l'implication et l'engagement des habitants, comme c'est le cas pour Lyon, où les lyonnais de cœur ou de naissance ont pour mission de faire rayonner la métropole lyonnaise en France et hors des frontières. Only Lyon, le nom de cette initiative, repose ainsi sur un réseau d'ambassadeurs composé de 27 000 personnes dans le monde entier (dont 22 000 vivant en France). Une véritable opération marketing destinée à mettre en lumière la ville des lumières par celles et ceux qui l'aiment inconditionnellement.
…. et des villes moyennes qui n'ont rien à leur envier
Mais qui dit tourisme urbain ne dit pas systématiquement et exclusivement tourisme de masse et visites des métropoles au pas de course, comme nous le prouve en effet une autre tendance en matière de tourisme urbain, à savoir le slow tourisme.
Avec 70 000 habitants, Colmar n'a rien d'une métropole. Et pourtant, son charme authentique et son cadre bucolique attirent de très nombreux touristes désireux de venir profiter d'une halte ressourçante au cœur des vignobles d'Alsace. Avec moins de 50 000 habitants, Saint-Malo n'a elle non plus rien d'une grande ville à l'agitation frénétique. Il n'empêche que la cité corsaire bretonne attire et séduit elle aussi des visiteurs en quête d'un tourisme urbain où l'on prendrait son temps ; le temps de parcourir la ville intra-muros, de prendre un verre en terrasse ou encore d'observer les bateaux quitter le port pour voguer vers d'autres contrées et d'autres ports...
La Provence aussi se prête parfaitement à la tendance du slow tourisme. Et dans la région, une escale à Avignon s'impose pour découvrir son imposant et emblématique Palais des papes, sa cathédrale Notre Dame des Doms, son centre historique ou encore ses musées. Et puis bien sûr, de passage en juillet, votre visite prendra une dimension festive et artistique avec l'incontournable et célébrissime festival d'Avignon. Quant aux splendides paysages provençaux, ils ne sont qu'à quelques encablures.