… Bordeaux !
Il faut reconnaître que la capitale de Nouvelle-Aquitaine possède quelques atouts précieux et offre un cadre plutôt très vert, permettant à ses habitants de respirer à pleins poumons. Ses nombreux espaces verts : le Jardin des Lumières, le jardin public, le parc bordelais, le jardin botanique, sans oublier les 80 hectares du bois de Bordeaux, font de la cité girondine un repaire vert hors pair. Et le bonheur des amateurs de nature comme de la faune et de la flore locales.
Et au-delà de cette abondance d'espaces verts, Bordeaux se démarque également par une démarche très active dans l'essor du deux-roues. Bordeaux a d'ailleurs récemment été classée la 12ème ville cyclable au monde1 (avec une plus que très honorable deuxième place dans l'hexagone juste après Strasbourg), grâce notamment à une augmentation de 20 % de l'usage du vélo entre 2020 et 2022, un objectif de 18 % des trajets en petite reine d'ici 2030 et près de 200 stations de vélos en libre service (les désormais fameuses V3). À Bordeaux, la bicyclette séduit, et de plus en plus même, à tel point qu'une baisse des déplacements motorisés a été constatée (- 4%) et que le vélo est devenu le moyen de déplacement principal de 12% des bordelais. Et si les trajets à vélo au cœur de Bordeaux sont particulièrement aisés, se déplacer à l'extérieur de la métropole est également une vraie partie de plaisir pour les cyclistes. Depuis le centre-ville, ils peuvent par exemple rallier Lacanau à vélo en toute simplicité et en toute sécurité via le parcours aménagé de 60 kilomètres. Plus de 7 kilomètres de pistes cyclables ont également été aménagées pour que les cyclistes puissent rejoindre l'aéroport de Mérignac à vélo. Et ainsi désengorger la circulation dans ce secteur très dense en termes de trafic routier. Bordeaux est-elle en passe de devenir une ville française où le vélo serait roi... ou reine ? Les modèles allemands et néerlandais semblent inspirer la municipalité, et c'est tout à leur honneur. En attendant, Bordeaux est définitivement une ville verte. C'est dit.
Rennes, ville verte, assurément...
Quant à la capitale bretonne, Rennes, elle aussi fait partie des villes les plus vertes de l'hexagone. Et le classement du Parisien semble là encore conforme à la réalité. L'Observatoire des villes vertes la classe ainsi à la 6ème place parmi les 50 métropoles les plus importantes de France. Et l'une des particularités de Rennes réside dans sa vision ultra écologique de l'entretien des espaces verts. Une vision qui se traduit par une démarche « zéro produits phytosanitaires » depuis 2012 ; plus de mille parcelles de jardins familiaux et 875 hectares d'espaces verts, soit 17% du territoire communal.
Rennes est donc bien verte, et cela n'a rien à voir avec le climat breton... La préfecture de l'Ile-et-Vilaine fait aussi, par exemple, la chasse à l'éclairage nocturne dans les zones où éclairer la nuit n'est pas considéré comme utile. Et la ville de faire d'une pierre deux coups puisqu'au-delà de réaliser des économies d'énergie significatives, l'intérêt est également tangible pour la préservation de la biodiversité, laquelle est ainsi libérée de la pollution lumineuse.
À noter aussi l'obtention, en 2016, du label « capitale française de la biodiversité », un label décerné en raison des actions menées pour dépolluer les sols et préserver la biodiversité dans le cadre du projet de réaménagement urbain du quartier de La Courrouze. Et c'est ainsi que Rennes tend naturellement vers son objectif poursuivi pour 2030, à savoir devenir une ville douce et durable.
… et Grenoble, verte elle aussi ?
Troisième ville sur le podium dressé par le Parisien, la place de Grenoble pourrait, à première vue, susciter interrogations et questionnements. D'un côté, Grenoble est « capitale verte 2022 », récompensé attribuée chaque année à une ville européenne de plus de 100 000 habitants faisant preuve d'un engagement avéré en matière d'environnement mais aussi de durabilité sociale et économique. Il est vrai que la capitale Iséroise, dirigée depuis 2014 par des écologistes, a été la première métropole française à se doter d'un Plan local climat dès 2005. Une initiative fructueuse puisque les émissions de gaz à effet de serre ont ainsi diminué de 30% en 13 ans (Source : Observatoire Atmo Auvergne-Rhône-Alpes). On comptait par ailleurs 475 km de pistes aménagées pour les cyclistes. Citons encore la démarche vertueuse de plantation de plus de 5 550 arbres depuis l'arrivée du maire écologiste Eric Piolle, avec l'objectif de porter ce chiffre à 10 000 d'ici 2030.
Quant au réseau de chaleur grenoblois, il était alimenté en 2022 par des énergies renouvelables à 80% (objectif : 100% en 2030). Notons encore que les cantines de la métropole sont approvisionnées à plus de la moitié en produits biologiques et / ou en produits locaux.
Force est donc de constater, au regard de ces initiatives, la bonne volonté de la ville, laquelle n'a assurément pas démérité ni usurpé son titre de ville verte. Reste que Grenoble, située dans une « cuvette » géographique, est une ville polluée. Le maire Eric Piolle en est d'ailleurs on ne peut plus conscient puisqu'il vient de lancer une action en justice contre l'État pour son « inertie » sur le sujet.
D'où cette question : peut-on être une ville verte lorsque l'on est polluée, cela en dépit d'une implication réelle des élus et d'une réelle volonté d'instaurer une durabilité environnementale, sociale et économique ?
Dans tous les cas, alors que la transition écologique est plus que jamais à l'œuvre, on ne peut que souligner les actions menées par les municipalités françaises aux quatre coins de l'hexagone.