Pourquoi ne peut-on pas changer de fournisseur d’électricité dans certaines villes ?

Pourquoi ne peut-on pas changer de fournisseur d’électricité dans certaines villes ?
Si vous habitez à Strasbourg, Grenoble ou encore Metz, vous avez probablement été déçu(e) en apprenant que vous ne pouviez pas choisir librement votre fournisseur d’électricité. Cela représente environ 5% du territoire (gaz et électricité confondus).

L’histoire du marché de l’énergie en France

Alors qu’il existe plus d’une vingtaine de fournisseurs d’électricité en France, un changement de fournisseur d’électricité est impossible pour certains consommateurs.

 

Pour comprendre ce phénomène, il faut revenir plusieurs années en arrière, vers 1870, au moment de la révolution industrielle. Pendant une centaine d’années, le réseau électrique va se développer considérablement dans le pays, mais de manière presque anarchique puisque l’activité est séparée entre des centaines d’acteurs.

 

A l’issue de la seconde guerre mondiale, l’Etat décide de réorganiser le marché en nationalisant les sociétés créées au travers d’une loi instaurée en 1946 et en regroupant les activités de production, fourniture, transport et distribution en deux entités : une pour l’électricité (EDF), une pour le gaz naturel (GDF). Toutefois, certaines communes ont refusé cette nationalisation et ont réussi à conserver leur indépendance.

 

Ces régies portent aujourd’hui le nom d’ELD (Entreprises Locales de Distribution) et assurent le rôle de gestionnaire de distribution (comme Enedis et GRDF) mais également de fournisseur d’énergie (comme EDF ou Engie) dans leurs zones.

 

On en dénombre plus de 100 pour l’électricité, les plus connues étant présentes dans les villes de Strasbourg, Grenoble, Metz ainsi que dans les Deux-Sèvres.

L’ouverture du marché à la concurrence

Suite à une directive européenne en 1996, la France se lance dans la libéralisation de son marché de l’énergie. L’objectif était de permettre à de nouveaux fournisseurs de s’implanter dans le pays, en conservant la gestion publique du transport et de la distribution de l’énergie.

 

En effet, il était bien plus simple d’avoir un seul réseau d’électricité pour tous, dans lequel on injecte de l’énergie achetée ou produite par les fournisseurs. C’est ainsi qu’en 2007, le marché de l’énergie s’est ouvert à la concurrence pour les particuliers, permettant à n’importe quel acteur de venir concurrencer EDF et Engie (ex GDF).

 

C’est en effet ce qui s’est passé, sauf dans les zones d’ELD. Même si la libéralisation concernait tout le pays, aucun fournisseur n’est venu concurrencer les régies. Pourquoi ? Parce que la rentabilité est incertaine ou insuffisante.

 

En effet, dans les territoires des ELD, la distribution de l’énergie est assurée par la régie et non par Enedis comme à l’échelle nationale. Autrement dit, un fournisseur qui souhaite s’implanter devra déployer une certaine logistique (notamment informatique) pour s’adapter au fonctionnement de la régie. De plus, le nombre de clients étant limité, la rentabilité peut s’avérer difficile.

 

Un seul acteur a décidé de relever le défi : ekWateur. Ce fournisseur d’énergie verte propose aujourd’hui ses offres dans des zones telles que Strasbourg et Metz. Les habitants ont ainsi davantage de choix, même si celui-ci se limite à deux fournisseurs. Peut-être que d’autres feront de même…

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