A Caen, la presqu'île au cœur de la ville
Si son activité industrielle et portuaire est tombée dans l'oubli pendant quelques décennies, le projet de Presqu'île de Caen permet aujourd'hui de renouer avec ce passé pourtant intimement lié à la cité de Guillaume le Conquérant. C'est au XIXème siècle qu'un canal est créé entre Caen et la Manche, afin de permettre l'acheminement de marchandises ; ce qui contribue au développement de l'activité industrialo-portuaire de la ville. Ce sont progressivement d'autres villes portuaires qui prennent le relais de cette activité, au détriment de la presqu'île dont l'animation s'éteint peu à peu, laissant un site à l'abandon et un pan de l'identité caennaise s'évanouir. En redonnant une nouvelle vie à ce site industriel, le projet Caen Presqu'île entend ainsi renouer avec ce passé précieux et insuffler une nouvelle vitalité à l'agglomération. Entre passé et présent, terre et mer, développement économique et réaménagement urbain, ce projet ambitieux vise à proposer de nouveaux espaces de loisirs, tourisme, hébergements afin de créer une mixité sociale et une nouvelle dynamique. De nouveaux logements côtoieront ainsi des surfaces dédiées à la création, à la culture, au nautisme ainsi qu'au commerce et aux services. Le tout en valorisant et en intégrant le passé portuaire et industriel de la ville dans le but de mettre en lumière ce riche patrimoine et lui redonner sa place dans le projet urbain.
A Nantes, d'étranges machines emblèmes de l'île
Culture, éducation, économie, loisirs, logements, services, développement durable, tourisme : c'est en quelque sorte le condensé de l'imposant projet de réaménagement urbain de l'île de Nantes, représentée par les désormais emblématiques Machines de l'île. De son passé industriel et portuaire, Nantes conservé un lien fort avec la Loire qui la traverse, rappelant l'époque pas si lointaine où l'activité des chantiers navals était florissante. Quand, à la fin des années 80, l'activité de construction navale a cessé, c'est tout un pan du paysage nantais et une zone qui s'est retrouvée vacante, touchant à l'identité intrinsèque de la cité des ducs de Bretagne. Le réaménagement progressif de l'île de Nantes, depuis les années 2000, atteste de cette volonté de renouer avec le passé industrialo-portuaire de la ville et de recréer une dynamique sur ce lieu hautement symbolique. Après le réaménagement de l'espace public, des rives et des quais du fleuve ; après la construction du nouveau Palais de justice et le développement de nombreux programmes immobiliers, ce vaste projet toujours en cours poursuit l'ambition de mettre en lumière le riche patrimoine nantais et de faire rayonner la capitale de l'ouest, dans l'hexagone et à l'international. Le Hangar à bananes, devenu une place incontournable pour se restaurer et prendre un verre en bord de Loire, mais aussi les Machines de l'île dont les désormais symboliques Eléphant et Carroussel des mondes marins, contribuent aujourd'hui au succès de cette opération urbaine en constante évolution. Un quartier dédié aux métiers de la création et du numérique (l'île de la création) est en cours de finalisation. Quant au nouveau CHU, c'est aussi sur l'île de Nantes qu'il verra le jour d'ici quelques années.
A Bordeaux, de l'origine des espaces
A Bordeaux, c'est la rive droite, ancienne caserne militaire offrant un beau terrain de jeu de quelque 20 000 m2, qui a été investie dans le cadre d'un projet de réaménagement urbain. Au même titre qu'à Caen et Nantes, l'objectif reste le même, à savoir tracer un trait d'union entre passé, présent et avenir, et proposer aux citoyens des espaces conjuguant divertissement et économie alternative et responsable, sous fond de vivre ensemble. Ferme urbaine, skate parc, espaces de création artistique et de co-working, restaurant, épicerie bio... Darwin a réussi le pari de recréer une animation de l'autre côté de la Garonne. Résultat : la culture urbaine a trouvé un cadre, tout comme les bordelais qui redécouvrent leur ville autrement. Et outre ces 3 hectares de friches militaires aujourd'hui pleinement réinvesties, Darwin c'est aussi un chantier naval qui retrouve une seconde jeunesse et révèle la patrimoine et le passé de la cité girondine. Désormais refuge d'un club nautique, on y vient pagayer et ramer. Et rappeler, là aussi, l'importance du fleuve dans l'histoire de la ville.
A Strasbourg, aujourd'hui et demain se construisent aussi avec hier
D'un côté, des sites qui ont autrefois fait les grandes heures de l'économie locale et de l'autre, un désir de réinventer les villes de demain, plus durables, plus conviviales et plus attractives. A Strasbourg aussi, l'idée de se réapproprier un pan de l'histoire en poursuivant un projet conjuguant habitat, économie et loisirs a germé et est en cours de réalisation. C'est l'ancien site industriel de la brasserie Kronenbourg qui a été choisi pour donner à la capitale européenne un nouveau visage. Fleuron de l'économie strasbourgeoise, ce site continuera de contribuer à l'identité de la ville puisque le projet prévoit la restructuration de l'ancienne salle de brassage, la construction d'une terrasse couverte et d'une micro-brasserie destinée à fournir le restaurant comptant quelques 200 couverts. Un programme d'habitat collectif, ainsi que des surfaces commerciales et des bureaux font également partie du projet d'éco-quartier. Comme pour ses consœurs de l'ouest du pays, Strasbourg fera la part belle au développement durable en favorisant des dispositifs économes en énergie. Ce qui ressort dans ces quatre exemples de réappropriation de sites industriels symboliques dans l'histoire de la ville, c'est cette volonté de trouver le parfait équilibre entre passé et futur, entre économie, habitat et loisirs, le tout en créant des espaces permettant aux habitants de se rencontrer et de mieux vivre ensemble.