Faut-il avoir peur de vivre en ville ?
Si la crainte des épidémies avait disparu depuis plus d’un siècle, la crise sanitaire due au Coronavirus a réactivé cette peur selon laquelle la ville est dangereuse pour la santé. Afin de prouver leurs arguments, les partisans de cette thèse se basent sur le fait que le plus grand nombre de victimes a été recensé précisément dans les grandes villes comme Madrid, Milan ou New York. Selon de nombreuses personnes, la vie en ville serait l’une des causes de la propagation du Coronavirus. En effet, certaines pratiques sociales auraient pu avoir un impact dans la contamination. La promiscuité, la mobilité, les rassemblements sportifs ou religieux, voilà autant de causes qui auraient facilité la propagation du virus. En France, c’est 17 % des habitants de la capitale qui ont fui la ville au début du confinement. À la fin du mois de mars, on estimait qu’un million de personnes supplémentaires avaient quitté l’Île-de-France. Certains experts vont encore plus loin, car selon eux, les villes ne devraient leur attractivité qu’à l’absence d’emplois qui est observée dans les territoires moins densément peuplés. Il s’agit là d’un point de vue qui est partagé par l’économiste urbaniste Benjamin Taveau qui pense que les ménages ne se tournent pas vers les métropoles pour la qualité de vie, mais parce qu’elles sont le lieu de concentration de l’emploi et des fonctions de commandement. Toutefois, considérer que la ville est un territoire dangereux est une idée à nuancer, car la ville moderne n’est en rien comparable à la cité insalubre du moyen-âge. Les villes proposent en effet des offres de soins permettant de protéger efficacement la population comparée aux campagnes qui sont souvent plus démunies.
Pourquoi quitter la ville pour la campagne ?
La crise du Coronavirus mise à part, force est de constater que les citadins sont de plus en plus nombreux à être séduits par le charme de la campagne. S’il est vrai que 80 % de la population française habite en ville, la proportion de ceux qui veulent abandonner la ville pour la campagne se fait de plus en plus forte chaque année. Parmi les facteurs déclencheurs, on peut citer l’arrivée du premier ou du deuxième enfant, surtout chez les personnes ayant été élevées à la campagne. Il ne faut pas oublier le coût de la vie qui est plus élevé dans les grandes villes. Vivre à la campagne permet généralement d’être propriétaire. Il est donc possible pour la plupart des gens de s’acheter une maison et de profiter de l’espace que cela offre. L’essor du télétravail est également un argument de choix pour de nombreuses personnes. Durant le confinement dû au Coronavirus, toutes les entreprises qui le pouvaient ont été contraintes d’opter pour le télétravail. Cela a bouleversé le fonctionnement de nombreuses entreprises, mais cela a également permis aux salariés ainsi qu’aux entrepreneurs de découvrir un mode de travail trop souvent sous-estimé. Avec le développement de la fibre optique, de nombreuses possibilités s’offrent aux entreprises et à leurs salariés. La possibilité de réaliser de nombreuses démarches en ligne ainsi que l’accès aux communications virtuelles sont des éléments qui ont grandement facilité l’essor du travail à distance. Désormais, il est possible d’avoir accès à presque tout, peu importe sa localisation géographique. Cela incite donc de nombreuses personnes à revoir leur intérêt pour la vie en milieu urbain.
La ville : un lieu de convivialité et de culture
Peut-on vraiment quitter la ville sans le regretter ? C’est un scénario auquel de nombreuses personnes refusent de croire. En effet, la ville offre un accès au service public et à un grand panel culturel. La ville est bien dotée en bonnes écoles, en restaurants, en cinémas et en convivialité. Ce dernier point est d’ailleurs très important, car le confinement aura eu pour effet de rappeler à chacun les vertus du partage, du plaisir et du contact en face à face. En ce qui concerne les infrastructures, force est de constater qu’elles sont moins abondantes, voire inexistantes, dans les campagnes. En outre, habiter hors des grandes villes peut également entraîner un surcoût important, ne serait-ce qu’en ce qui concerne le prix du litre d’essence. S’il est facile de se rendre en campagne pour s’y détendre le temps d’un week-end, c’est nettement plus compliqué d’habiter en campagne et de se rendre en ville tous les jours pour y travailler.