Une mesure déjà en place dans certaines villes européennes
On le sait, les grandes agglomérations françaises sont de plus en plus saturées, générant des flux de circulation plus qu'encombrés et une pollution exacerbée. Ce qui n'est pas sans causer de tracas aux élus, qui tentent de trouver des solutions afin de remédier au mieux à ce qui est aujourd'hui devenu un problème majeur dans de nombreuses villes françaises. Dans le cadre du projet de loi mobilité, une proposition n'est pas passée inaperçue et devrait continuer de délier les langues dans les semaines à venir. Il s'agit de la proposition d'instaurer des péages urbains à l'entrée des grandes villes de l'hexagone, cela dans le but de fluidifier la circulation et de lutter contre la pollution automobile. Le principe de ces péages urbains, déjà en vigueur dans certaines villes européennes telles que Londres, Milan et Stockholm, consiste à réguler l'accès aux villes en sollicitant les automobilistes financièrement. Mais différentes options peuvent être envisagées, et le choix final resterait à l'appréciation de la municipalité. A titre d'exemple, à Milan, c'est un système de tickets qui est en place depuis 2012, ajouté à une circulation interdite aux véhicules les plus polluants. A Londres, les automobilistes doivent eux aussi payer un forfait journalier pour pouvoir circuler entre 7 et 18 heures du lundi au vendredi. Mais puisqu'il appartient aux municipalités de décider de mettre ou non en place cette mesure et d'en déterminer les modalités d'application, il est possible d'envisager d'autres formules. A Lille, les élus sont actuellement en train d'expérimenter le concept de péage urbain inversé, autrement dit un concept consistant à encourager le co-voiturage, les transports en commun ou les véhicules « propres » pendant les heures de pointe, cela en récompensant financièrement les automobilistes.
Et Paris, avec ou sans péages urbains ?
Si les responsables politiques des villes concernées ne se sont pas encore tous prononcés à ce jour, la maire de Paris, Anne Hidalgo, a quant à elle exprimé son refus d'installer des péages urbains aux portes de la capitale. Elle juge en effet ce dispositif discriminant socialement pour les automobilistes, mais reste néanmoins très soucieuse de limiter l'impact des véhicules à Paris, continuant ainsi à interdire l'accès aux véhicules les plus polluants, sans appliquer pour autant de pénalité financière. Même cas de figure à Toulouse où le maire, Jean-Luc Moudenc, a exprimé qu'il n'était « pas favorable » au dispositif de péage urbain, dispositif qu'il estime être à « réserver aux grandes capitales européennes». Les semaines à venir devraient donc enrichir encore le débat sur cette proposition qui, si elle ne fait pas l'unanimité, a le mérite d'ouvrir le débat et de pointer le fléau de la circulation dans les grandes villes aux heures de pointe.