Une transition engagé
L'étude révèle ainsi que seules 20% des villes ont bel et bien mis les pieds dans le plat et planchent actuellement sur l'élaboration d'une stratégie numérique. C'est notamment le cas de Bordeaux et de la communauté urbaine Grand Paris Seine et Oise. Mais pour la grande majorité des agglomérations françaises, soit 50% d'entre elles, la tendance est à une transition vers le numérique en douceur. Quant aux 30% restantes, il s'agit de villes qui n'ont pas encore monté réellement dans le train du tout digital, et affichent même un certain retard. Ce qui permet néanmoins de constater que 70% des agglomérations françaises ont amorcé la transition et sont en train de prendre le virage de l'ère 100% numérique, cela sur des thématiques aussi variées et complémentaires que l'éducation, l'aménagement du territoire, les services publics, les services aux usagers ou encore la sécurité. Quoi qu'il en soit, cette étude et ce baromètre présentent l'intérêt de dresser un état des lieux précis de la place du numérique dans les stratégies politiques des villes françaises. Jean-Marc Eiclier, directeur associé du cabinet EY, soulignait à ce titre lors de la publication de l'étude, qu'une « transformation numérique des collectivités (est) bel et bien engagée » et que cette transformation tend à « donner rapidement naissance aux territoires numériques de demain ».
Vers les villes numériques de demain : l'exemple de la communauté urbaine du Grand Paris Seine et Oise et de Lyon
La communauté urbaine du Grand Paris a fait le choix, après une restructuration en profondeur, de se diriger vers une stratégie numérique, avec notamment un système d'information 100 % cloud. A ce titre, la gestion des systèmes d'information a été entièrement externalisée et confiée à des experts en la matière. Résultat : une plus grande efficacité, un niveau et une qualité de service optimisée. Ce virage du mode de fonctionnement a bien sûr fait l'objet d'un accompagnement des équipes, et le choix d'externaliser les systèmes d'information a été justifié par la volonté de pouvoir mener à bien l'ensemble des projets envisagés pour la transition numérique. A Lyon, le passage à l'ère digitale s'est traduit par la mise en place, à la rentrée 2018, d'un guichet numérique territorial. Le Grand Lyon et cinq communes ont ainsi travaillé sur le recensement exhaustif d'informations aux usagers, à l'image des horaires de bus ou des disponibilités de vélos en libre service. Les usagers ont également été impliqués dans ce vaste projet, en sollicitant leur avis et les éléments qu'ils souhaitaient voir intégrés à ce guichet numérique. Nous vivons donc actuellement un changement de paradigme important, dont les nombreuses facettes sont plus ou moins visibles selon les villes et la stratégie politique. Mais à terme, l'objectif de cette transition numérique est bien de tendre vers une dématérialisation complète des services dans un but d'efficience maximum, cela sans pour autant occulter l'importance de la relation et la prise en compte de l'humain. Un vaste chantier en cours.